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Bioprinting : quand la réalité rejoint la science-fiction

La fabrication additive est arrivée depuis une vingtaine d'années à Centrale Nantes et se tourne vers le médical avec le bioprinting.

le 30 mars 2016

Jusqu'à aujourd'hui, les chercheurs ont concentré leurs travaux principalement sur les applications de l'impression 3D dans les domaines de l'aéronautique, le naval et l'automobile, domaines historiques et de prédilection de l'école. Petit à petit, la fabrication additive s'est tournée vers le médical.

Jean-Yves Hascoet, Directeur de la Recherche à Centrale Nantes, a commencé avec l'impression de prothèses de genou et de hanche. Il travaille également sur un projet de prothèse de main avec l'UTC et l'hôpital Saint-Antoine à Paris, avec pour objectif de construire des phalanges métalliques à base de poudre en titane. De nouveaux équipements sont en cours d'acquisition/installation dans le cadre du Contrat plan Etat-Région (CPER).

Mais Centrale Nantes voit plus loin et se lance dans un domaine hier de science-fiction, aujourd'hui d'avenir : le bioprinting. Signifiant littéralement « impression de vivant », il s'agit d'une technologie qui consiste à imprimer des tissus vivants par des approches d'impression 3D.

L'équipe de Centrale Nantes travaille en étroite collaboration avec le Pr Gilles Blancho, directeur de l'Itun*, l'Institut de Transplantation -Urologie - Néphrologie du CHU de Nantes et de l'IHU CESTI* et le Pr Jean-Michel Serfaty, Professeur à l'Institut du Thorax** du CHU de Nantes.
Leurs travaux de recherche communs les ont menés à un constat : la nécessité de l'acquisition d'une machine de « dépôt de cellules ». Il en existe quelques-unes dans le monde, mais elles ne sont pas commercialisées. A cœur vaillant, rien d'impossible, Centrale Nantes et les équipes du CHU ont décidé de construire eux-mêmes cette machine, dont l'assemblage est prévu courant mars 2016.
Cette machine tant attendue sera implantée au cœur du campus de Centrale Nantes. La proximité géographique entre l'école et le CHU est précieuse et permettra des échanges quotidiens entre les deux équipes, l'une dédiée à la culture des cellules au CHU, l'autre à la fabrication des éléments in situ.

Affaire à suivre...


 

*L'Itun a pour vocation le développement de l'activité de recherche, en y associant étroitement ses deux autres missions, soin et enseignement. L'Itun, qui rassemble plus de 300 personnes, est aujourd'hui l'un des premiers centres européens de greffe de rein  (5000ème transplantation atteinte en 2015), l'un des premiers centres français de double greffe rein-pancréas et figure parmi les leaders européens de greffes de pancréas. Cet institut a réalisé régulièrement des « premières » cliniques, en particulier dans le domaine de l'immunointervention. Basé sur cette culture en Immmunothérapie, l'IHU CESTI (Institut Hospitalo-Universitaire, Centre Européen des Sciences de Transplantation et Immunothérapies) s'attache à étendre cette expertise de transplantation aux autres thérapies innovantes, engageant une réponse immune, que sont les thérapies cellulaires et géniques.


** L'Institut du Thorax propose une offre complète de soins dans un domaine majeur de santé publique : les pathologies cardiovasculaires, thoraciques et métaboliques. Il propose notamment des moyens lourds tels que la transplantation cardiaque ou pulmonaire et le cœur artificiel. Sa création en 2004 affirme le rôle essentiel de la recherche clinique et fondamentale dans le dynamisme des équipes au service de l'innovation et de la qualité des soins. L'institut mobilise plus de 800 personnes. Deux ans après sa création, l'institut du thorax a reçu le label « Centre thématique de recherche et de soins » (CRTS) lors d'un appel d'offre conjoint des Ministères de la Recherche et de la Santé. Il s'agit de l'un des cinq CTRS créés en France. Il est aujourd'hui impliqué dans de grands réseaux d'excellence internationaux.
Publié le 30 mars 2016 Mis à jour le 21 mars 2017